Un mal entendu d'Huguette Conilh



Resumé : 
Ils savaient tous que je ne serais pas le petit garçon sage, le mec viril, officier de la France et père de famille. Ils voulaient tous que j'adhère à leur norme, sauf que la moitié d'entre eux m'empêchait d'y entrer : les sales vicieux, les pervers, les fonctionnaires, prêtres, notables qui voulaient juste se taper un mec en cachette. Toute cette pourriture qui n'aimait pas ce que j'étais, mais qui en redemandait. Ils ont été les premiers à abuser de moi, et pourtant ils m'ont brisé en m'obligeant à être ce que je ne suis pas, au nom de la morale, de Dieu, de la bienséance et de toutes ces conneries dont ils me rebattaient les oreilles. Être soi ou s'effacer au profit des rêves des autres. Toute sa vie, Christophe s'est appliqué à jouer le rôle que l'on attendait de lui. Il ne voulait blesser personne. De malentendus en mal entendu, un seul souhait a guidé sa vie : être enfin un mâle entendu.

Et si je vous parlais du livre
L’homosexualité est le thème principal de ce roman et tout ce qui en découle, vivre avec dans une société qui ne l’accepte pas ou si peu.
Christophe est militaire, fils de militaire (haut gradé d’ailleurs) dont l’homosexualité dérange. Il se crée une vie dites « normale » avec femme et enfant, et se cache derrière un masque, un personnage pour être lui-même.
Ce qui est frappant dans l’histoire de cette vie, où la différence est pointée du doigt, c’est qu’il lui faudra comme beaucoup d’homme et de femme, attendre une certaine maturité, pour accepter ce qu’il est sans faux semblant, apprendre à se détacher du regard de l’autre, et surtout de ses liens familiaux (parents et femme) pour enfin vivre son histoire d’amour.
J’ai beaucoup apprécié la symbolique du masque, ce qu’il représente, là dans ce roman, pouvoir être ce qu’il est sans qu’il soit reconnu. Un symbole psychique aussi qui conserve les codes sociaux acceptables, le paraître prend parfois beaucoup de place pour être apprécié, accepté, avoir une place sociale dans un monde où les mentalités évoluent trop doucement. La différence qu’elle quel soit et parfois mal vu. Qui ne l’utilise pas ?
Le personnage de sa femme, me laisse un sentiment mitigé entre l’exaspération de vouloir enfermer son mari dans une vie qui ne lui correspond pas, l’admiration de tenir à bout de bras une vie de couple qui n’existe pas, assouvir son désir d’enfant d’un homme dont elle est amoureuse.
Un beau roman, une histoire touchante, certes avec des passages assez olé-olé mais contre toute attente, les scènes ne m’ont pas choqué, j’avoue, j’avais un peu peur ;). La plume de l’auteur y est pour beaucoup, pourtant le début est marqué par une certaine distance, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, de ressentir ce que Christophe vivait, mais après on est vite happé. Le titre est frappant par son double sens, et la page de couverture accroche de suite le regard, et personnellement j’y apporte pas d’habitude une très grande importance.
Pour finir, mon petit cœur artichaut aime particulièrement la fin. :-)
Et vous l’avez-vous lu ?


Huguette Conilh :
Auteur éclectique de romans et de nouvelles, Huguette Conilh écrit depuis l’enfance. Elle a grandi au milieu des terres et tire son inspiration de ces libres espaces. Ils lui ont permis de plonger au cœur de l’essentiel : regarder l’autre tel qu’il est et non tel qu’il paraît être. 
Aide médico-psychologique de formation, elle est également membre d'une association LGBT.Harry Potter, dont les romans traduits en près de quatre-vingts langues ont été vendus à plus de 500 millions d'exemplaires dans le monde.

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