Un hommage, bouleversant, sans fioriture, avec une délicatesse
certaine, aux jeunes victimes des maisons de correction qui pullulent jusque
dans les années 2000.
Dans les années 60, il ne fait pas bon d’être pauvre, pupille de l’Etat, petit délinquant et surtout ne pas être né avec la bonne couleur de peau, ce que nous livre Colson Whitehead à travers l’histoire d’Elwood et de Turner.
Tout en suggestion, on vit les violences subies physiques et
psychologiques. Cette subtilité m’a ramené quelques années en arrière, 1996
exactement 😋, un flash, le film « Sleepers » de Barry Levinson, les
mêmes sévices, même ambiance. Pas de violence explicite, mais si bien suggéré
que notre imagination fait le reste, à se demander si ce n’est pas pire, toute
chamboulée j’étais 😕.
Colson Whitehead pointe, aussi, cette ségrégation courante marqué par des comportements anodins, voir naturels. On ne peut faire, là aussi, qu’un rapprochement avec le roman de Jodie Picoult « Mille petits riens ». Et pourtant, des années séparent ces 2 romans, le constat est là, ce racisme latent, qui fait plier l’échine pour être le plus discret possible, pas de vague.
L’auteur nous embarque, en crescendo, nous ménageant nos
petits cœurs sensibles, où l’on suit le narrateur entre 2 époques, 1960 et
aujourd’hui.
Et attention, le twist final est hop hop hop, décrochage de la
mâchoire, vague d’émotion immense !😍
Un grand kiff d’ascenseur émotionnel !💖
Et vous l’avez-vous lu ? Sinon bonne découverte !
Un p’tit Résumé :
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune
Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt
à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir
ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à
la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants
des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu'il s'agit en réalité d'un
endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices.
Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il
se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront
des conséquences déchirantes.
Éditeur : ALBIN
MICHEL (19/08/2020)
Un p’tit mot sur l’auteur
:
Colson Whitehead, né Arch Colson Chipp Whitehead,
est un romancier. Il fait ses études à la Trinity School de New York, puis
obtient son diplôme au Harvard College en 1991. Il devient alors chroniqueur au
"The Village Voice", où il écrit sur la télévision et la musique.
Journaliste, ses travaux paraissent dans de nombreuses publications, dont
"The New York Times". "L'Intuitionniste" ("The
Intuitionist", 1999), son premier roman, est finaliste pour Hemingway
Foundation/PEN Award. "Zone 1" ("Zone One", 2011) est sur
la liste des best-sellers du New York Times.
Colson Whithehead a remporté le National Book Award
2016 et le prix Pulitzer 2017 avec son roman "Underground Railroad"
(The Underground Railroad, 2016), qui raconte l’odyssée d’une jeune esclave en
fuite dans l’Amérique d’avant la guerre de Sécession.
Les droits audiovisuels du roman ont été acquis par
le réalisateur Barry Jenkins.
Auteur de nombreux ouvrages de non-fiction, il a
enseigné dans plusieurs universités et a été écrivain en résidence au Vassar
College.
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