Noel funèbre


Noel
Les vitrines sont illuminées
Un appel à entrer, à fouiner,
Les badauds, ici et là, flânent,
Rigolent, s’arrêtent, cancanent.

Une femme
Invisible fourmi pressée.
Personne ne voit,
Son regard stressé
Son visage sans joie.
Elle sait ce qui l’attend.
Insoutenable, une frayeur
La saisit. Avec horreur
Elle voit défiler le temps.

Un homme
Furieux, regarde l’heure.
Qu’est ce qu’elle fout ?
Eructe-t-il à demi-fou,
Cette conasse de malheur.
Son retard est suspect.
Cette chienne en chaleur
Va comprendre sa douleur.
Je vais lui apprendre le respect.

Une maison
Avec fracas, projetée contre le mur,
Sans un mot, les coups s’abattent,
Un rictus apparait sur ce visage dur,
Une idée lumineuse, il prend sa batte.
Elle hurle, supplie, en pure perte,
La batte broie sa chair sanguinolente
En cadence, frénétique, mutilante.
Un de trop, elle s’affaisse, inerte.

Noel  funèbre
La lumière s’est éteinte. Le corps meurtri,
Sans vie, sans souffle, de cette femme
Est déposé dans une boite infâme,
La dernière offrande de son mari.
Noel noir d’une famille autour d’un cercueil
Noel sombre d’enfant, de parents en larmes,
Noel funeste, sans éclat, sans charme

D’un père enragé, d’une mère effondrée, en deuil.

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